[Candidature de Lyon à l'accueil du siège de l'Institut...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTP0801 08
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique L'Aderly et Ceprem Conseil travaillaient sur le dossier depuis plusieurs années. Michel Noir a rendu publique officiellement le 2 décembre 1991 la candidature de Lyon à l'accueil de la future institution européenne. Avec un ambassadeur de premier plan : Raymond Barre.
historique Rendez-vous décisif pour l'union politique, économique et monétaire de l'Europe, le sommet de Maastricht sera suivi avec une attention toute particulière à Lyon. En effet, dans le cadre de la mise en place d'une monnaie unique, les chefs d'Etat et de gouvernements des Douze doivent décider, à cette occasion, de créer un Institut monétaire européen (IME), préfiguration de la future Banque centrale européenne. Lyon, qui n'a jamais fait mystère de son intention d'abriter un jour le siège de cette dernière, a donc posé très officiellement sa candidature à l'accueil de l'IME. Réunis pour la circonstance à l'Hôtel de ville, Michel Noir et Raymond Barre ont expliqué, avec force arguments, le pourquoi de cette candidature. Et ce en présence de tous les responsables économiques et financiers lyonnais, notamment les co-présidents de l'Aderly - cette dernière travaille activement sur le projet depuis presque quatre ans avec Ceprem Conseii -, à savoir, outre Michel Noir, Bruno Lacroix, président du GIL, Bruno Vincent, président de la CCI et Michel Mercier, président du Conseil général du Rhône. "L'Europe offre des opportunités d'action à notre cité. Nous disposons d'ailleurs, dans ce domaine, d'atouts géographiques. Nous pouvons aussi compter sur le dynamisme des chefs d'entreprise lyonnais. Et plusieurs entreprises internationales ont fait le choix de Lyon. Notre rôle doit aussi s'étendre à des institutions européennes", déclare le député-maire de Lyon. Et de justifier cette candidature en avançant quatre bonnes raisons : "L'efficacité des infrastructures lyonnaises, la garantie d'autonomie (Lyon n'étant pas une capitale), le fait que Lyon évite la confrontation entre les places financières majeures et, enfin, le rôle charnière joué par Lyon entre l'Europe du Nord et du Sud". Pour Michel Noir, la candidature de Lyon est donc bien d"'intérêt européen". C'est Raymond Barre en personne qui animera le comité de promotion de cette candidature. Après Valéry Giscard d'Estaing qui l'avait qualifié en le nommant Premier ministre en 1976 de "meilleur économiste de France", Michel Noir estime que Raymond Barre représente "l'autorité la plus reconnue au niveau économique et européen pour soutenir une telle candidature". Sans compter que le premier magistrat décerne au professeur Barre une mention très bien pour avoir suivi avec assiduité les travaux du comité international de la ville de Lyon depuis deux ans et demi et pour s'être toujours montré un "avocat fidèle de Lyon". Raymond Barre a donc accepté cette nouvelle tâche de bonne grâce. Le député du Rhône et ancien vice-président de la Commission européenne ne peut que plaider avec compétence et connaissance un tel dossier. "Dès maintenant, il faut prendre position sur ce sujet car Lyon a de très bonnes raisons historiques de poser sa candidature. Nous aurons tout d'abord besoin du soutien des Lyonnais. Mais aussi de celui de personnalités nationales et internationales", estime Raymond Barre. D'ores et déjà, Jean-Yves Haberer, pdg de Crédit Lyonnais ; Antoine Guichard, le patron du Casino ; Loïc le Floch Prigent, pdg d'Elf Aquitaine ; Antoine Riboud, pdg du groupe BSN et Gianni Agnelli voient d'un bon oeil l'initiative lyonnaise. Géographiquement, quatre sites ont été avancés pour l'implantation de l'IME : au nord de l'agglomération, en bordure de Saône (rive gauche), dans la propriété du Vernay ; dans le cadre de future Cité internationale ; dans le 6e arrondissement (en limite du Parc de la Tête-d'Or) ou, enfin, au sein du centre d'affaires de La Part-Dieu. Sur un plan pratique, l'Institut monétaire européen doit se mettre en place le 1er janvier 1994. Il assurera donc une période transitoire de trois ans avant la mise en place du système bancaire central. Trois années où il aura à traiter de sujets complexes. Au sujet de l'union monétaire, Raymond Barre n'a pas caché que "les difficultés sont devant nous. Chaque fois que l'on franchit un pas, les frilosités apparaissent". Toutefois le député de Lyon a quand même tenu à rassurer ceux que l'intégration européenne effraie : "Dans cet espace monétaire unique, il n'y aura pas uniformité. Nos pays conserveront leur entité. Il y aura un concours de tous pour faire entendre une voix commune. Dans cet ensemble, il faudra des pôles actifs mais il n'y aura pas d'homogénéité réductrice". Source : "Lyon veut la banque centrale" / Jean-Pierre Vacher in Lyon Figaro (cahier saumon), 3 décembre 1991, p.11.
historique L'Institut monétaire européen est prévu par le Traité sur l'Union européenne et décidé par le Conseil européen du 29 octobre 1993. L'institut a préparé le passage à la monnaie unique lors de la deuxième phase de l'Union économique et monétaire. Il a été remplacé par la Banque centrale européenne (BCE) le 1er juin 1998, quelques mois avant la date prévue d'introduction de l'euro (1er janvier 1999). Établie le 1er janvier 1994, la présidence est confiée à Alexandre Lamfalussy et sa première réunion est tenue à Francfort le 11 janvier 1994.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP07608.
note bibliographique "Lyon veut accueillir le siège de la banque centrale européenne" / Michel Texier in Lyon Libération, 11 décembre 1990.

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